Crédit photo : futura-siences.com

C’est factuel et statistique : si la vie sur terre avait commencée à 0H00, l’être humain serait apparu vers 23H59, et la révolution industrielle un quart de seconde avant minuit. Pendant ce quart de seconde, le climat s’est réchauffé de 1,5 degrés, et 50% des autres espèces animales ont disparu.

Jacques Chirac disait en 2002 à Johannesburg : notre maison brûle, et nous regardons ailleurs. Je crois que l’on pourrait même dire que nous alimentons ce feu aveuglément : nous consommons beaucoup trop (faites le test ici) et nous produisons trop (la poule et l’oeuf), ce qui revient concrètement à siphonner les ressources naturelles de la planète tout en polluant les sols, les mers et l’air.

Or, on sait que si ce réchauffement dépasse les 2 degrés, on aura dépassé un point de non-retour, que ce réchauffement s’auto-alimentera et générera des effets incontrôlables et cataclysmiques. On sait aussi que sans les abeilles (les polinisateurs), pas de vie humaine possible. Nous courrons à la catastrophe.

Une chance est de savoir pourquoi nous agissons aussi aveuglément.

On sait depuis quelques années grâce aux neurosciences que l’origine de cet aveuglement est purement cérébrale. Henri Laborit le décrivait très bien : “L’homme a acquis des connaissances énormes sur le monde inanimé, mais sa connaissance de lui-même n’a pas suivi une accélération identique et il manie aujourd’hui, en pleine ignorance du fonctionnement de son inconscient, une puissance de destruction considérable”.

Et effectivement, les neuro-scientifiques font aujourd’hui unanimement le constat que nous fonctionnons en mode “pilote automatique”. Que nous sommes gouvernés par notre inconscient, programmés pour survivre, pour gagner en puissance, pour reproduire l’espèce. A cela s’ajoute une incitation hormonale (dopamine) nous poussant à chercher inconsciemment le plaisir.

Ces 2 programmes : survivre / gagner en puissance, incitation à prendre du plaisir, nous poussent à vouloir gagner toujours plus d’argent, à manger des côtes de boeuf, à acheter le dernier iPhone, et par extension à rouler en 4×4, et à partir en vacances à l’autre bout du monde. Notre inconscient, ce qu’il nous fait faire mécaniquement, est la cause de la situation critique actuelle.

A-t-on vraiment besoin de consommer autant pour être heureux ?

Clairement non. Personnellement, j’adore voyager, découvrir d’autres cultures, d’autres paysages. Je reconnais que j’aurai un peu de mal à m’en passer. En revanche, j’ai mangé beaucoup de viande rouge, roulé en 4×4, et je peux tout à fait vivre heureusement sans cela. Je dirais même que d’être dépendant de mon iphone comme je le suis commence à sérieusement m’énerver.

Vous vous êtes peut-être déjà demandé si ce qui nous apporte du plaisir est ce qui nous rend heureux ? Et bien rien n’est moins sûr : le plaisir est par nature furtif et peut donc devenir une drogue (nourriture, alcool, sexe, travail, sport, etc) et à l’inverse, plusieurs études et quelques sages nous apprennent que le bonheur, c’est essentiellement une question de relations humaines ; Einstein disait que “seule une vie vécue pour les autres valait la peine d’être vécue”. Plus récemment, Elon Musk confiait que “love is the answer”. On pourrait multiplier les exemples.

Mais malgré tout, la croissance continue de gouverner le monde …

Nous consommons une année de ressources naturelles terrestres en 7 mois, mais l’indicateur économique mondial de référence, c’est la croissance ! Toujours plus haut, plus loin ! Sky is the limit !

Claude Lévy-Strauss, le célèbre ethnologue, disait ceci il y a 35 ans : “Nous sommes affligés, en ce qui concerne notre société, d’un trouble de vision : il y a une quantité de choses que nous ne voyons pas parce que nous les voyons depuis que nous sommes nés. Et donc elles passent pour aller de soi et se fondent même dans le paysage. De plus, nous avons une quantité de préjugés – que nous avons reçus de notre éducation – qui nous font considérer comme allant de soi des choses qui ne vont pas du tout. Et pour prendre de sa propre société une vue qui soit neuve et fraîche, il faut avoir subi une quantité de chocs de sociétés qui sont complètement différentes. Et c’est seulement en se plaçant du point de vue d’une société complètement différente que nous pourrons y apercevoir beaucoup de choses importantes que nous ne verrions pas sans cela”.

La croissance est l’indicateur de référence, alors qu’elle nous fait creuser notre tombe. Mais elle reflète notre besoin inconscient de survie, ce que Schopenhauer appelait le “vouloir” et Nietschze “la volonté de puissance”.

Développer notre conscience et changer de point de vue est notre dernière chance.

L’humanité est à la croisée des chemins. Soit nous agissons en conscience, soit nous mourrons. Si nous ne changeons rien, notre vie sera de plus en plus rythmée par les inondations, les sécheresses, les ouragans, les tsunamis, les famines, les épidémies, les réfugiés climatiques, les prises de pouvoir par les populistes, les guerres.

Il est encore temps de changer de point de vue, de paradigme, et nous avons les moyens de le faire. Car si nous sommes programmés pour survivre et pour nous comporter de manière individualiste (mon pouvoir d’achat, mon plaisir, etc), nous ne somme pas que des brutes. D’éminents scientifiques ont découvert récemment que nous sommes aussi fondamentalement altruistes. Du reste, lors de catastrophes naturelles, des mécanismes de solidarité et d’entraide se mettent en place. Nous avons du mal à vivre confortablement quand, juste à côté de nous, d’autres êtres humains sont démunis de tout. Reste à cultiver cette bienveillance que chacun(e) porte en soi.

Plutôt que de laisser nos enfants grandir – dans le meilleur des cas – dans un monde en plein chaos, nous pouvons, chacun(e), décider maintenant de vivre de manière rationnelle, responsable, en s’affranchissant de tout ce que nous croyons normal mais qui détruit notre planète, et en adoptant des modes de vies effectivement responsables.

Autrement dit, nous pouvons décider de systématiquement ne plus consommer ce dont nous n’avons pas impérativement besoin. De sortir du cercle vicieux succès = richesse = abondance de bien = consommation = production = pillage des ressources. Coluche le disait déjà en son temps :

 

Conclusion.

Demain nous appartient, demain vous appartient. Cet article n’est qu’une première modeste action pour contribuer à un changement qu’il est plus qu’urgent de mettre en oeuvre sans attendre. Si vous partagez ce point de vue, vous pouvez contribuer à cette action “pédagogique” en le partageant, et ainsi agir et inciter vos proches, amis, relations, à prendre conscience de l’état de la planète, et de ce qu’il faut faire pour contribuer à inverser la tendance.

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