Peut-on vraiment innover, coopérer, ou apprendre… quand on a peur de parler ?

La sécurité psychologique est devenue l’un des piliers du bien-être au travail et de la performance collective. Pourtant, ce concept reste mal compris, voire sous-estimé. À une époque où les entreprises cherchent à améliorer l’engagement, la créativité et la rétention des talents, il est urgent de s’y intéresser sérieusement.
Dans cet article, je vous explique ce qu’est la sécurité psychologique, pourquoi elle est essentielle, et comment la cultiver concrètement dans votre organisation.

Qu’est-ce que la sécurité psychologique ?

 

Un concept ancré dans la recherche scientifique

Le terme sécurité psychologique a été popularisé par Amy Edmondson, professeure à Harvard, à la fin des années 1990. Dans une étude menée dans des unités hospitalières, elle a découvert que les équipes les plus performantes étaient aussi celles qui signalaient… le plus d’erreurs. Pourquoi ? Parce qu’elles avaient confiance pour parler sans crainte.

Une définition simple, mais puissante

La sécurité psychologique désigne la perception qu’a une personne de pouvoir s’exprimer sans crainte d’être humiliée, punie ou marginalisée. Cela concerne les idées, les erreurs, les désaccords ou les émotions.
Ce n’est pas de la bienveillance naïve : c’est le socle d’un environnement de travail sain, propice à la coopération et à l’apprentissage.

Pourquoi est-elle si cruciale en entreprise ?

 

Freiner la parole, c’est freiner la performance

Dans une équipe où règne la peur de jugements ou de sanctions, les signaux faibles ne remontent pas. Les tensions s’accumulent. Les erreurs sont cachées. L’innovation est freinée.
À l’inverse, lorsque les collaborateurs se sentent écoutés, respectés et légitimes pour s’exprimer, la qualité de la décision collective s’améliore. On ose dire ce qu’on pense, on apprend ensemble, on progresse plus vite. C’est précisément ce qui est ressorti du « Projet Aristote » de Google qui cherchait à comprendre comment optimiser la performance des équipes. La répons fut simple : en favorisant la sécurité psychologique.

Une nécessité dans un monde incertain

Face aux transformations rapides, à la pression des résultats, et à la complexité croissante des enjeux, aucun leader ne peut tout savoir ni tout prévoir. Il a besoin d’équipes capables de penser, questionner et ajuster en temps réel. Cela n’est possible que si la parole circule librement.

Les piliers d’un climat psychologiquement sûr

 

1. La reconnaissance de la vulnérabilité

Accepter de dire “je ne sais pas”, “je me suis trompé” ou “j’ai besoin d’aide” est souvent perçu comme une faiblesse. Or c’est un puissant signal de maturité professionnelle. Les dirigeants qui assument leur propre vulnérabilité créent un effet miroir qui libère la parole dans l’équipe.

2. L’écoute active et respectueuse

Combien de collaborateurs n’osent plus s’exprimer car ils ont été coupés, ignorés ou rabaissés lors de précédentes prises de parole ? La qualité de l’écoute – sans interruption, sans jugement, avec reformulation – est un marqueur central de la sécurité psychologique.

3. La gestion saine du désaccord

Dire “je ne suis pas d’accord” ne devrait pas être risqué. Dans une équipe psychologiquement sûre, le désaccord est considéré comme une opportunité d’enrichissement, pas comme une menace. Cela suppose un cadre clair et des règles de communication partagées.

4. Le droit à l’erreur… intelligent

Il ne s’agit pas de tout tolérer. Mais les erreurs sont vues comme des occasions d’apprentissage collectif, tant qu’elles sont analysées et intégrées. Punir ou ridiculiser un collaborateur après une erreur tue l’initiative, la responsabilité… et donc la performance.

Neurosciences et sécurité psychologique : ce que dit notre cerveau

 

Un cerveau en mode “menace” ne peut pas coopérer

Quand nous nous sentons jugés, exclus ou dévalorisés, notre cerveau active le mode défense : stress, repli, blocage de la pensée complexe. La mémoire de travail diminue, l’empathie baisse, et le repli prend le dessus.

À l’inverse, dans un climat de confiance, le cerveau passe en mode “exploration”. La dopamine favorise la motivation, l’hippocampe renforce la mémoire, et le cortex préfrontal est pleinement mobilisé.

Ce que je constate en coaching d’équipe

Quand je coache des équipes, j’observe que les plus performantes ne sont pas celles qui évitent les conflits, mais celles qui les traversent avec maturité. En posant un cadre de sécurité psychologique, les équipes se transforment : elles coopèrent mieux, apprennent plus vite, et gagnent en autonomie.

Leadership, culture managériale et sécurité psychologique

 

Ce que peut faire un dirigeant

Un dirigeant n’a pas à être “gentil”, mais à créer un climat de confiance, de clarté et d’équité. Cela passe par l’exemplarité, le feedback constructif, la reconnaissance régulière, et l’acceptation des doutes.

Ce que l’entreprise peut structurer

Certaines entreprises vont plus loin : elles intègrent des indicateurs de sécurité psychologique dans les enquêtes internes, forment les managers à l’écoute active, instaurent des cercles de feedback…
Ce n’est pas un luxe RH. C’est un levier de performance globale.

Comment développer cette culture dans votre organisation ?

 

  • Diagnostiquer le niveau de sécurité psychologique avec des outils spécifiques

  • Former les managers à la communication bienveillante et assertive

  • Mettre en place des rituels d’expression (retours d’expérience, débriefs, points d’équipe ouverts)

  • Coacher les dirigeants et les équipes pour créer un cadre partagé et durable

Conclusion : sécurité psychologique, moteur silencieux de la performance

La sécurité psychologique n’est pas une option. Elle est la base de toute dynamique d’équipe saine, durable et performante. Sans elle, il n’y a pas de coopération sincère, pas de créativité collective, pas de transformation en profondeur.
Dirigeant, manager, RH : de quoi avez-vous besoin aujourd’hui pour faire progresser votre équipe ? Que pouvez-vous faire, dès demain, pour rendre votre environnement plus sûr et stimulant ? En tant que conférencier en neurosciences appliquées au management, je montre comment les découvertes scientifiques sur le stress, les biais cognitifs ou la motivation permettent d’ancrer ces pratiques de façon concrète.

 

FAQ – Ce que vous vous demandez peut-être

 

Quelles sont les conséquences d’une faible sécurité psychologique ?

Des erreurs dissimulées, une faible implication, un fort turnover et une culture du silence… qui minent toute performance à long terme.

Est-ce le rôle du manager de créer la sécurité psychologique ?

Oui. Il en est même le principal garant. Par son comportement, sa manière de gérer les émotions et d’animer les réunions, il influence la qualité du climat relationnel.

Peut-on mesurer la sécurité psychologique dans une équipe ?

Oui, via des questionnaires anonymes (comme ceux d’Edmondson), des entretiens qualitatifs, ou des indicateurs comportementaux (nombre de feedbacks, rotation, remontées terrain…).

A propos

 

Président d’ijustvalue, conférencier intervenant dans les entreprises et coach certifiéLaurent Barthélemy est spécialisé dans l’accompagnement de dirigeants souhaitant obtenir des résultats extraordinaires. Il s’appuie pour cela sur une approche où les meilleures pratiques en management sont sublimées par les neurosciences, dont vous venez de lire un exemple vous permettant de booster votre couple performance / bien-être au travail.

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